J’utilise l’expression "la fin des temps" dans un esprit biblique.
Il ne s’agit pas de la destruction du monde mais plutôt de la fin
d’un cycle. Le cataclysme est moins matériel que spirituel. On
pourrait illustrer cette période de la façon suivante : des enfants
ont été laissés libres dans la cour de récréation pendant un certain
temps avec un certain nombre de règles à suivre. Le maître les
observe et n’intervient pas, quoi que les enfants fassent du temps
qui leur est imparti et des règles qu’ils sont censés suivre. Vient
un moment où il frappe dans ses mains pour signifier la fin de ce
temps de récréation. C’est la fin des temps. C’est le temps du
bilan, le temps du rappel de l’origine de cette récréation et de son
sens souvent oublié.
Nous vivons une période de fin des temps. Même ceux qui n’ont pas de
perspective spirituelle reconnaissent que notre civilisation
vacille. Mais les signes de la fin des temps sont aussi des signaux
divins. Avant que le maître ne frappe dans ses mains, il y a comme
un souvenir qui revient à la mémoire des enfants, dans l’air du
temps ressurgit l’injonction divine aimante mais très souvent
négligée. On croit qu’il s’agit de notre imagination ou d’une
coïncidence que cela apparaisse dans l’esprit de nombreuses âmes en
même temps mais il y a une évidence. Le surgissement de l’existence
de Dieu dans nos consciences ne fait plus de doute, même si on
bataille avec cette réalité.
La fin des temps est un mystère, on ne sait pas précisément ce qui
va se produire mais tout le monde est déjà bousculé intérieurement.
Les âmes cherchent refuge, un port d’attache dans un monde éclaté.
Et c’est alors qu’apparaît la figure majestueuse et douce du Christ.
Cet être que nous connaissons tous d’une façon ou d’une autre, même
si c’est partiellement. Il vient offrir ce qui a toujours été là
mais qui a été grandement négligé. D’un autre côté, toutes les
tentations habituelles du monde demeurent. Il reste la possibilité
de s’accrocher aux épaves de nos distractions, de nos errances, de
nos idoles.
C’est le temps d’un sursis, d’un choix encore possible. Nous avons
trop oublié Dieu ou nous l’avons travesti. Quelles directions allons-nous
prendre maintenant ?